Les Dialecteurs reprennent ici le billet de UN-Habitat, le Programme des Nations Unies pour les établissements, humains publié sur LinkedIn en février 2025 concernant le livre « What if Women Designed the City », du Dr May East.
Most cities today aren’t « neutral » – they were designed by men, for men – prioritizing cars, industrial growth, and efficiency. But what if women were in charge of urban planning?
Recent studies and books* show that the result would be safer, more walkable, and community-focused cities built for everyone.
Did you know that women are 50% more likely to rely on public transportation, yet most transit systems weren’t built with them in mind?
We’d likely see safer, greener, and more inclusive spaces – designed to support everyday life, not just the daily commute.
Here’s how things might change with a woman-led urban design approach:
1. Safer Public Spaces & Walkability
Well-lit streets, parks, and transit stops to reduce safety concerns.
More mixed-use, safer developments to ensure there are always “eyes on the street.”
Pedestrian-friendly design with wider sidewalks and safer crosswalks.
2. Better Public Transport & Accessibility
More reliable, affordable, and flexible transit options.
Safer bus and train stations with better lighting and emergency features.
More public toilets – because access to toilets shouldn’t be a luxury.
3. Family-Friendly & Inclusive Spaces
More childcare facilities near workplaces and transit hubs.
Dedicated breastfeeding rooms and baby-changing stations in public areas.
Safer, better-maintained parks and playgrounds for families.
4. Affordable & Thoughtful Housing
More secure, community-oriented housing for women, single parents, and vulnerable populations.
Designs that prioritize safety – secure entrances, better lighting, and communal living spaces.
5. Sustainable & Green Infrastructure
Less car dependency, with better cycling and walking infrastructure.
More green spaces, urban gardens, and climate-conscious planning.
Support for eco-friendly policies – because cities should work with the environment, not against it.
6. More Women in Urban Planning
Representation matters: More female-led city planning teams would bring diverse perspectives to the table.
Policies that support work-life balance, like flexible workspaces and community-led initiatives.
A city designed by women isn’t just for women – it’s for everyone.
A city built with safety, accessibility, and sustainability in mind benefits men, children, the elderly, and marginalized communities too.
Imagine a world where cities truly prioritize people over cars, where public spaces feel welcoming instead of intimidating, and where daily life is made easier – not harder.
Pour mettre en relief l’intéressante relation ente existence et production, Dialectique.ca reprend ici la critique de Art Interview qui soulignait la publication du livre L’Architecture naturelle de Kengo Kuma, Catherine Cadou et Chizuko Kawarada.
À la question : « Quelle sorte d’époque fut le XXe siècle ? » , je ne sais ce que vous répondriez, mais moi, sans hésitation, je dirais : « Ce fut l’époque du béton. »
Aucun autre matériau na autant exprimé le siècle. Non content de s’y accorder, le béton a façonné les villes, les États et la culture. Et aujourd’hui encore il règne sur nos vies. Les grands axes du XXe siècle furent l’internationalisme et la mondialisation.
Il fallait unifier le monde par une seule technique. Dans toutes sortes de domaines telles la logistique, les télécommunications, la télédiffusion, le but de la mondialisation fut atteint et c’est le béton qui l’a rendu possible.
Tout d’abord, le béton ne choisit pas son lieu. Partout dans le monde, on peut trouver des techniciens capables de faire un coffrage à l’aide de minces planches de bois ainsi que les éléments constitutifs du béton, à savoir du sable, du gravier, du ciment et des barres de fer. Après avoir inséré une armature au sein du coffrage, il suffit d’y couler sable, gravier et ciment, et le tour est joué.
Quant à l’architecture métallique, autre développement du XXe siècle, c’est une technique très évoluée, beaucoup plus complexe que le béton.
Jamais, au cours de I’Histoire, on n’a connu une technique aussi universelle. Ainsi, quand Le Corbusier a construit la ville nouvelle de Chandigarh au milieu d’une grande plaine indienne dans les années 1950, il en a joué librement pour inventer des formes plastiques flottant dans le ciel comme de gigantesques sculptures.
Quand, dans les années 1970, Louis Kahn a édifié le parlement de Dacca, au Bangladesh, il a, lui aussi, choisi le béton pour réaliser un bâtiment dont la forme s’apparentait à des vestiges antiques.
Il en va de même pour notre Kenzo Tange, dont la plupart des édifices sont réalisés en béton, à commencer par son chef-d’œuvre, la préfecture de Kagawa, qui évoque les assemblages de bois de l’architecture traditionnelle japonaise. Ce sont des architectes exceptionnels, tenant en grande estime les cultures locales et leurs caractéristiques, mais aucun n’a choisi l’architecture de pierre, d’acier ou de bois, ni même les procédés transmis depuis les temps les plus anciens.
(…)
Les matériaux naturels
D’aucuns disent que le béton est un matériau naturel. Effectivement le sable, le gravier, l’acier et le ciment sont composés essentiellement de pierre calcaire. Le béton étant la combinaison de ces éléments naturels, la logique voudrait qu’il soit lui aussi un matériau naturel. Mais la question n’est pas là. En réalité, la frontière entre le naturel et l’artificiel est indéterminée.
Pour me faire comprendre, je vais prendre l’exemple d’un dérivé du pétrole : le plastique aussi est issu d’une matière première, produit de la transformation sous terre de certaines espèces vivantes. Ce critère est déterminant pour tracer une ligne de séparation entre le naturel et l’artificiel, et il n’existe pratiquement pas de matériau qui n’ait connu l’intervention humaine. La frontière est, vous voyez, extrêmement floue. On ne peut se satisfaire de tracer une ligne. Rien ne peut advenir de cette démarcation, et la démarcation ne justifie rien. Nous devons aller au-delà.
L’architecture naturelle n’est pas une architecture réalisée avec des matériaux naturels. Et, bien entendu, ce n’est pas davantage une architecture ou l’on plaque des matériaux naturels sur du béton.
Quand une chose entretient une relation heureuse avec le lieu ou elle se trouve, nous ressentons cette chose comme naturelle. La nature est l’ordre relationnel. L’architecture naturelle est une architecture qui entretient avec le lieu une relation heureuse. C’est le mariage réussi de l’architecture et du lieu qui engendre I’architecture naturelle.
Qu’est-ce qu’une relation heureuse ? Certains la définissent comme une juste entente avec le paysage. Mais cette définition est enfermée comme toujours dans la conception de l’architecture comme représentation. Quand on assimile le lieu à une représentation, on le considère comme un spectacle, et on l’appelle paysage. S’il s’agit de créer une harmonie entre une construction vue comme une représentation et un paysage qui est une représentation, tout cela ne relève, en un mot, que d’une discussion entre spectateurs parlant d’architecture ou de paysage comme de choses qui leur sont étrangères. Quand nous voulons aborder l’architecture comme représentation, nous nous éloignons du lieu, nous nous laissons prendre par le regard et le langage et nous flottons au large de cette existence réelle et concrète qu’est le lieu. En recouvrant le béton d’une peau, on manipule la représentation et l’on peut bien sûr réaliser autant que l’on veut « une architecture harmonisée avec le paysage ».
Pour ma part, quand je me suis rendu compte de la stérilité de la manipulation des représentations, j’ai compris que c’était la théorie du paysage qui était insuffisante. Pour qu’elle s’enracine dans un lieu, pour qu’elle soit reliée à un lieu, il faut cesser de voir l’architecture comme une représentation : il faut l’envisager comme une existence. En simplifiant, on peut dire que toutes sortes de choses sont fabriquées (acte de production) et qu’elles sont reçues (acte de consommation). La perception et la consommation sont de même nature. Et comme l’existence est le résultat de l’acte de production, existence et production forment un ensemble inséparable.
On commence à comprendre ce qu’est le bonheur lorsqu’on cesse de se préoccuper de I’apparence et qu’on se demande comment fabriquer. Un couple heureux, ce ne sont pas deux personnes dont les apparences s’accordent (ça, c’est la représentation) mais deux individus qui peuvent réaliser (ou produire) quelque chose ensemble.
Comment rendre les villes plus attractives pour les femmes? De la signalétique à l’éclairage urbain, en passant par la programmation culturelle, Carmen Tanner, cosyndique d’Yverdon-les-Bains, place la question au cœur du débat
« La culture est indissociable de l’attractivité, de la créativité et de la durabilité des villes et s’inscrit au cœur du développement urbain, comme en témoignent, au fil de l’histoire, les édifices d’intérêt culturel, le patrimoine et les traditions. Sans culture, les villes ne sauraient être des espaces dynamiques de vie et se réduiraient à de simples constructions de béton et d’acier, dans un environnement social en voie de dégradation. C’est bien la culture qui fait la différence. Mais comment, dès lors, pourrait-elle être mieux prise en compte pour que les politiques de planification urbaine durable soient plus efficaces ? »
UNESCO, Organisations des Nations Unies pour l’éducation et la culture/Objectifs (2016). Culture : futur urbain. Rapport mondial sur la culture pour le développement durable.
C’est avec intérêt que nous avons constaté une augmentation de la publication d’articles traitant du « genre » dans l’aménagement urbain.
Voici une liste des articles retenus par Dialectique.ca
Le 26 juin dernier, lemonde.fr a publié sous la plume de Feriel Alouti, journaliste éditeur, un article sur des événements récents dans certains quartiers de Paris et de sa banlieue remettant en lumière un problème étudié depuis déjà des années, non sans difficultés.
François Bourque, chroniqueur au quotidien Le Soleil à Québec, remet les pendules à l’heure concernant le service rapide par bus (SRB)!
Son article est brillamment écrit. Il regroupe les points essentiels d’une discussion éclairée, ramène les élus et les promoteurs à leurs devoirs fondamentaux, souligne et dénonce l’incohérence de certains agitateurs.
Dans le contexte de la loi 122 – notamment concernant la consultation des citoyens en milieu municipal, le débat public sur le SRB sera un laboratoire de société où chacun devra jouer son rôle pleinement, élus, promoteurs, experts (surtout!), groupes d’intérêts, journalistes, animateurs, usagers, citoyens.
La chronique de François Bourque rehausse le débat sur la mobilité!
Lire l’article publié par François Bourque dans Le Soleil du 14 avril 2017 :
(Québec) CHRONIQUE / La tempête grandissante contre le Service Rapide par Bus (SRB) a ceci d’utile qu’elle va peut-être enfin forcer une réflexion sur ce qui a été le maillon faible du projet depuis le début : le trajet.
Les territoires connaissent des transformations importantes qui ont des effets sur les biens collectifs : eau, air, biodiversité, paysages, patrimoine. Le développement durable est une réponse adéquate pour construire dans la durée et pour traduire de l’humanité dans l’espace habité. Pour les Dialecteurs, le développement durable en question passe par l’éthique …collectif. Comme l’ont soulevé Chris Younès et Thierry Paquot dans un ouvrage co-dirigé : Continue reading
La différence s’enracine dans un terreau de valeurs qui la transcende et d’où jaillit l’identité.
Le paysage habité, le territoire, la ville sont des manifestations identitaires.
Bâtir ou non la différence? La question nous ramène sur nos liens organiques avec les valeurs. La réponse se trouve dans les plans d’aménagement de nos paysages habités, de nos territoires, de nos villes.
Suivant cette dynamique, le rôle du politique, des urbanistes, des architectes, des aménagistes est déterminant.
Dialectique avait republié le 8 mars, Journée internationale de la femme, un article du magazine Patrimoine mondial de l’Unesco « Structures spatiales et égalité des genres ». Pour poursuivre la réflexion, nous republions aujourd’hui l’article que le site Demainlaville.com avait publié le 8 mars qui traite des travaux de Pascale Lapalud, urbaniste-designeure, co-fondatrice et Présidente de l’association Genre et Ville.
Nous relayons la question, vous, saviez-vous que l’urbanité était genrée ? On en discute!
Le numéro de février 2016 du magazine Patrimoine mondial publié par l’UNESCO présente un dossier sur l’égalité des genres.
Culture, égalité des genres et développement durable peuvent-ils se produire en l’absence d’une structure spatiale qui les manifeste et qui les légitime par conséquent? L’espace en question incarne-t-il un genre, un ordre du «monde», des trajectoires définissant le rôle des uns et des autres?
Nous publions ici les propos de Daniel Libeskind recueillis par Steven Goldberg deCNN Style et parus dans le magazine français Urbanews. Ces propos nous rappellent l’importance de posséder les outils permettant d’identifier et d’interpréter l’influence qu’a sur nous, non seulement l’architecture, mais aussi, l’urbanisme, la forme urbaine et, par conséquent l’importance du travail et de la planification par les autorités, les promoteurs et par le filtre nécessaire des citoyens impliqués.
Dialectique.ca reprend un article parue sur le site de l’UNESCO le 16 décembre 2015 relatant les réflexions de Mireille Delmas Marty à propos des outils du pluralisme culturel. Elle y dégage des pistes pour la promotion du pluralisme culturel en conciliant l’universalisme des droits de l’homme dans un contexte où nationalisme et impérialisme culturel semblent y faire obstacle. En évoquant notamment le dialogue, la traduction et la transformation réciproque comme des processus permettant de « pluraliser l’universel », elle nous rappelle l’importance de ce pluralisme dans un monde complexe où la culture est intrumentalisée.
Nommer, c’est s’approprier. Les politiques coloniales des temps anciens et territoriales des temps modernes ont broyé la culture autochtone ou l’ont assimilé sans jamais réellement l’intégrer à la culture dominante. Dans la foulée, la culture autochtone s’est folklorisée avec l’appui complaisant, entre autres, des universitaires au nationalisme exigu.
Merci à Gaétan Bouchard pour la publication de ce précieux article dans Le Soleil.